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Depuis quelques heures, Hélène marchait dun bon pas, sans savoir où elle allait. Limportant nétait pas daller quelque part mais de marcher, marcher pour remplir le temps, cette étendue dheures, de minutes et de secondes quil fallait franchir pour arriver à la tombée du jour. Les semelles de ses chaussures commençaient à suser et elle navait même pas de quoi soffrir des baskets. Elle sarrêta devant un magasin et regarda son reflet dans la vitrine: une femme défraîchie au teint brouillé, aux traits fatigués, à la chevelure flasque comme un plat de nouilles... Un désastre.
Elle parvint à réprimer son envie de pleurer en se rappelant que les larmes sont inesthétiques et déconseillées par les magazines féminins. Avec application, elle redessina sa bouche et tenta de donner du volume à ses cheveux, tandis que des passants pressés la bousculaient au passage, sans sexcuser. |
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