Quand je réalisai que mon ange gardien avait toujours été à mes côtés et que seule la noirceur de mon âme m'avait empêché de percevoir sa présence, je pleurai longuement. Comme j'avais dû le faire souffrir! Pourrais-je jamais effacer la douleur que je lui avais causée par ces actes atroces que des forces mauvaises m'avaient poussé à accomplir pendant tant d'années?

Il avait assisté au meurtre de Lola. Il était là quand je lui ai ouvert le ventre et que j'ai saisi ses entrailles à pleines mains pour la sentir mourir entre mes doigts. Il était là quand j'ai creusé sa tombe et chaque pelletée de terre a dû lui arracher des larmes. Il était là, à mon procès, impuissant et malheureux quand la sentence attendue est tombée, comme un tigre saute d'un arbre sur sa proie...

Je me laissai glisser sur le sol et restai recroquevillé pendant un long moment, misérable, attendant vainement que la mort vienne me punir. Et soudain je sentis un léger frôlement sur ma joue, une caresse aérienne qui, doucement, sécha mes larmes.
C'était Lui.

Une pensée s'imposa dans mon esprit, dissipant les ténèbres : le remords sincère est un pas vers la guérison et la liberté. "Patience" me chuchota une voix à l'oreille, et je me sentis meilleur.

 

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