Marcel se fraya un chemin jusqu’à la porte, présentant poliment ses excuses aux dames qu’il était contraint de frôler de près pour avancer. Ce n’était pas pour rien que les autres l’avaient surnommé Le Gentleman, avec une condescendance narquoise qui ne lui échappait pas.
Il savait bien qu’ils le considéraient tous comme un vieux. On lui avait confié cette filature par charité en quelque sorte. Un dernier petit boulot avant la "mise à la retraite"...

- Tu comprends, c’est devenu trop dangereux, tu n’as tout de même plus vingt ans, tu as bien mérité un peu de repos...

Et pourquoi pas des vacances à Benidorm, pendant qu’on y était?

Le couloir était plein de monde mais il aperçut à sa droite un escalier en colimaçon dont l’accès était barré par une pancarte:

Sans hésiter, il enjamba prestement le panneau en remerciant la nature de lui avoir donné de longues jambes, encore souples, n’en déplaise à certains.

L’escalier menait à une pièce mansardée entièrement vide à l’exception d’une ampoule nue qui pendouillait au plafond.

Marcel sortit son portable de la poche intérieure de son veston et composa le numéro que René lui avait donné.