Qu’est-ce qui était le plus moche?
La trahison de Paméla?
Le sentiment d’être une conne?
La pauvreté qui menaçait?
La vieillesse qui guettait?
La solitude?
Ces godasses de merde qui ne feraient pas long feu?
L’attitude insultante des flics qui venaient de la virer sèchement du commissariat?

Hélène avait tant de raisons de pleurer qu’elle n’aurait pas pu en choisir une et lui dédier ses larmes.

De toute façon, tout était lié.
Parce qu’elle était conne, elle n’avait pas pigé que Paméla la laisserait tomber.

Elle n’avait jamais appris à se démerder toute seule, et maintenant il était trop tard.

De toute façon, chaque fois qu’elle essayait de penser, son cerveau donnait naissance à une connerie.
La preuve, elle avait échafaudé un plan pour se venger et elle avait lamentablement échoué.

Et l’idée d’aller trouver les flics pour revenir sur sa déposition et accuser Paméla du meurtre de Marbella… c’était vraiment une énorme connerie.
Il n’y avait pas de récompense à la clé, et le vrai coupable venait paraît-il d’être identifié. La nouvelle était dans tous les journaux, comme le lui avait fait remarquer l’inspecteur Tuckson avec un sourire narquois…

Mais Hélène ne lisait que des magazines féminins et ne regardait jamais les infos à la télé. Ça lui donnait mal à la tête.