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Madame Reynald venait d’arriver aux urgences.
On lui avait dit de s’asseoir là, dans le couloir, et d’attendre que quelqu’un vienne la chercher. Alors elle attendait, en tripotant nerveusement son sac qu’elle gardait sur ses genoux comme un petit animal, les yeux fixés sur la porte.

un monde clos

Michael était là, de l’autre côté, à quelques mètres à peine.
Au moins, elle savait où il était.
Après toutes ces semaines d’incertitude, elle allait pouvoir le voir, le toucher, lui parler.
Il était vivant.
Il allait s’en tirer.
Il s’en était toujours tiré.
Dans la famille, tout le monde s’en était toujours tiré.

Elle avait un peu chaud, mais elle était incapable de faire le moindre mouvement pour enlever son manteau.

Elle aurait dû parler à Michael quand il en était encore temps, l’empêcher de voir cette fille, et elle n’avait rien fait.

Elle avait vu tout de suite que cette Magali portait la poisse, ça se sentait, elle avait toujours senti ces choses-là, c’était une question d’intuition, ça ne s’expliquait pas.

Elle ouvrit son sac à main, en sortit un paquet de mouchoirs jetables, s’épongea le front, et contempla avec dégoût l’auréole de fond de teint imprimée sur le papier humide.

 

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